bien-être

Le rhassoul, mon coup de cœur « no poo »

Cette semaine je suis allée me réapprovisionner en rhassoul, et ça m’a donné envie de vous donner quelques nouvelles de mes investigations no-pooesques. Cela fait déjà quelques années (si je fais le calcul, plus de 7 ans je crois bien!) que j’ai sauté le pas en décidant définitivement de ne plus utiliser les shampoings du commerce pour me laver les cheveux, rejoignant ainsi le mouvement no-poo.

Qu’est-ce que le « no-poo »?

En anglais, « poo » est à la fois un diminutif de shampoo (shampoing) et la traduction littérale de « caca ». L’idée du « no-poo » est donc de bannir ces produits capillaires qui font plus de mal que de bien à nos cheveux.

Au départ, j’avais l’objectif de me passer de produit lavant tout court (c’est mon côté jusqu’au-boutiste). Mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence qu’il n’était pas possible, ni même souhaitable, de garder des cheveux propres en les nettoyant uniquement à l’eau et à la brosse. Pourquoi?

Peut-être parce que l’eau de chez moi est trop calcaire (si je me lave les cheveux uniquement à l’eau, je dois obligatoirement préparer une eau de rinçage avec du vinaigre de cidre, sans cela – et parfois même malgré cela – j’ai les cheveux toujours un peu poisseux).

Peut-être parce je n’aurai jamais la discipline pour me brosser longuement les cheveux tous les jours (et je ne vous parle pas de l’état de ma brosse à cheveux pour laquelle je n’ai toujours pas trouvé de solution de nettoyage satisfaisante). Si l’on veut faire évoluer ses habitudes il faut aussi savoir admettre ce qui ne pourra jamais changer, et si mes motivations sont principalement écologiques et donc de respect de la nature, ça commence par respecter ma propre nature. Après tout, l’idée c’est avant tout de se sentir bien dans son corps et dans sa tête, pas de se rajouter des complications.

Peut-être surtout parce que je vis en ville, dans un environnement pollué (mais probablement qu’à la campagne ce ne serait pas beaucoup mieux avec la poussière etc.). Car même si l’on oublie cette idée folle de vouloir éliminer le sébum (c’est d’ailleurs là tout l’intérêt de la philosophie no-poo: rappeler que le sébum a un rôle essentiel pour la santé de nos cheveux, et que l’effet cheveux gras n’est qu’une réaction aux shamPOOs et autres produits caca du commerce qui en voulant à tout prix éliminer ce sébum agressent le cuir chevelu, avec pour conséquence une surproduction de sébum tel un mécanisme d’autodéfense du corps), si l’on oublie le sébum donc, il y a bien d’autres choses qui salissent le cheveux et que l’on peut difficilement nettoyer uniquement avec de l’eau.

Les alternatives no-poo

Les blogueur.ses qui parlent de leur expérience no-poo utilisent généralement des produits de substitution aux shampoings traditionnels: bicarbonate de soude en eau de lavage, fécule ou argile en poudre en shampoing sec avant brossage…

Ces alternatives ne me convenaient pas trop. Le shampoing sec, car je trouve que ça laisse toujours un peu de poudre dans les cheveux et une sensation un peu désagréable, et je galère trop à nettoyer ma brosse après. Le bicarbonate, car ce que j’ai lu sur son mécanisme me laisse un peu méfiante: de nature alcaline, il va ouvrir les écailles des cheveux (on peut d’ailleurs l’utiliser comme bain préparatoire pour une coloration naturelle, pour mieux faire pénétrer et donc fixer la couleur), ce qui veut dire qu’après il faut refermer les écailles, avec un produit acide type vinaigre. Idem, je trouve la sensation après un bain de bicarbonate un peu désagréable, comme si les cheveux collaient aux mains. Et je me demande si à la longue ça ne risque pas d’abîmer les cheveux…

Lorsque je me suis lancée dans le « no-poo », j’utilisais du shikakai, une plante ayurvédique de la famille des acacias, que l’on trouve sous forme de poudre à préparer en masque capillaire et à utiliser comme un shampoing sous la douche (en massant bien le crâne, huuuum!). Cela me convenait bien, j’aimais bien l’odeur, cela rendait mes cheveux légers…

Petits bémols malgré tout: déjà, le shikakai provient d’Inde (en tout cas celui que j’achetais et je n’ai pas trouvé de productions plus « locales »). Et surtout, cela demande beaucoup de précautions à la manipulation: la poudre très fine est très irritante pour les voies respiratoires (du vécu: j’en ai toussé et toussé…) et il fallait porter un masque pour préparer le « shampoing végétal » (bon, aujourd’hui vous me direz ce n’est plus difficile d’en trouver!!).

Alors, quand j’ai fini mon stock, j’ai eu envie d’essayer autre chose.

Mon coup de cœur: le rhassoul

Cette belle argile marron est très populaire au Maghreb pour les soins de la peau et des cheveux (si vous n’avez pas testé le gommage + enveloppement au rhassoul au hammam je vous le conseille vivement, vous en sortirez avec une peau de bébé). Une amie m’avait donné avant de quitter la France un paquet de rhassoul en morceaux, c’était l’occasion de tester. Et j’ai été conquise!

Déjà, niveau efficacité et sensation cheveux propres, y a rien à dire, ça déboite! Avec ce conditionnement en petits palets, c’est très facile à préparer: je mets quelques morceaux dans un contenant, j’arrose d’un peu d’eau pour recouvrir à peine (je préfère une pâte trop épaisse que je diluerai si besoin sous la douche), je laisse gonfler quelques minutes et c’est prêt. La consistance est une pâte un peu épaisse, toute douce et presque mousseuse, très agréable et pratique à appliquer sur les cheveux. Le rinçage ne pose pas de problème, j’en profite en général pour bien masser le cuir chevelu avec l’eau de rhassoul qui s’écoule peu à peu, on sent déjà bien l’effet nettoyant. Et je retrouve à chaque fois cette merveilleuse sensation de cheveux légers et de crâne qui respire.

Si vous avez déjà lu quelques articles de ce blog vous aurez sûrement compris qu’outre l’aspect bien-être, mes principaux critères sont écologiques: en favorisant des produits bruts, naturels, respectueux de l’environnement bien sûr; mais aussi en essayant au maximum de réduire les déchets, la surconsommation de produit… Et là je dois dire que pour le rhassoul c’est presque un sans faute.

Voyez donc: j’ai racheté aujourd’hui un pot de 250g environ, sachant que j’avais acheté le précédent il y a au moins 9 mois, peut-être même un an… Pourtant je me lave les cheveux une fois par semaine, voire tous les 10 jours. Il faut dire que d’utiliser des produits non agressifs pour le système capillaire m’a permis de vraiment beaucoup espacer mes « shampoings ». De temps en temps, surtout l’été, je me lave même la tête seulement à l’eau (avec un rinçage au vinaigre) en massant longuement le crâne. Le geste du shampouinage n’est pas à négliger, car c’est peut-être autant l’action mécanique de ce geste que le produit qui nettoie le cheveux, car il active la micro-circulation du cuir chevelu et aide à décoller les impuretés au niveau de la racine des cheveux… Si vous n’êtes pas convaincu.e, essayez de vous masser consciencieusement le crâne pendant quelques minutes, et goûtez à cette sensation que votre tête « respire ».

rhassoul brut

Bref, 250g de produits pour presque un an d’utilisation, on fait difficilement mieux. Alors oui, mon rhassoul vient du Maghreb, mais ce n’est pas si loin; il est même vendu dans un contenant réutilisable (et que le vendeur propose de récupérer pour le réemployer!). Et puis je l’ai acheté dans une petite épicerie de quartier (j’ai la chance de vivre pas loin de la multiculturelle Guillotière à Lyon) qui vend une production visiblement conditionnée artisanalement, alors on peut dire que d’une certaine façon je fais vivre le commerce local.

Et surtout, pour la modique somme de 3€! (ce n’est pas parce qu’on est écolo qu’on ne peut pas être économe, au contraire).

Et les autres argiles alors?

Vous me demanderez peut-être pourquoi utiliser du rhassoul alors qu’en France on a aussi des argiles locales, de très bonne qualité, et de toutes les couleurs. Tout simplement parce qu’elles n’ont pas les mêmes propriétés.

En comparaison à d’autres argiles, le rhassoul a des qualités exceptionnelles qui lui permettent de purifier par un mécanisme d’absorption et de nettoyage ciblé très efficace mais aussi très doux pour la peau. Au toucher, c’est flagrant: rien à voir entre la texture et la sensation que laisse un cataplasme d’argile verte avec le toucher soyeux du rhassoul; c’est presque comme si cette argile laissait une pellicule protectrice.

Et vous, avez-vous déjà testé le rhassoul ou d’autres argiles en masque capillaire? En êtes-vous satisfait.e?

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